Relooker son profil LinkedIn

Relooker mon profil LinkedIn

Dois-je vraiment relooker mon profil LinkedIn? LinkedIn est aujourd’hui une plateforme incontournable pour qui cherche un emploi salarié: dans le monde, ce Réseau “Social” compte officiellement 740 millions de membres. 840 000 entreprises y sont présentes. En France, on estime à 10 millions le nombre d’utilisateurs, dont 98% ont moins de 55 ans: la plateforme regroupe l’équivalent de 30% de la population active (c’est à dire les personnes qui sont en emploi ou au chômage).

A la lecture de ces chiffres, et considérant que “Viadeo” est désormais moribonde, la conclusion s’impose d’elle-même: si vous êtes à la recherche d’un emploi, bien entendu, vous devez avoir un profil LinkedIn. MAIS ce profil ne sera pas forcément votre porte d’entrée dans n’importe quelle entreprise: en France uniquement, on compte environ 150.000 entreprises (hors micro et auto-entrepreneurs), qui sont loin d’être toutes présentes sur LI… Et si 30% de la population active s’y trouver, cela signifie que 70% d’entre elle ne s’y trouve pas!
Désolé, mais comme toujours la lampe d’Aladin n’existe pas, et ce n’est pas avec seulement un super profil LinkedIn que vous trouverez forcément le super-job: vous devez multiplier les canaux de communication utiles pour relayer votre storytelling.

Bon alors, je laisse tomber LinkedIn?!

Bien sur que non. Premièrement parce qu’il y a des chances non négligeables que votre futur employeur s’y trouve (en France, 30%, si vous avez suivi), mais aussi parce que cet outil va vous permettre à la fois de proposer un profil “propre”, mais aussi et surtout d’y mener une prospection active:

  • tout le monde n’a pas le temps, les compétences ou l’envie de se former à, et/ou de créer un portfolio ou un site internet et de faire une mise en page correcte; aussi, un profil LinkedIn est une manière simple et efficace de proposer un profil complet, organisé et agréable à lire.
  • le réseau va vous permettre à la fois d’entrer en contact avec des pairs (des gens qui font le même métier que vous), des recruteurs, et des employeurs potentiels (chefs de services, entrepreneurs). C’est cette construction de réseau, à animer, qui pourra vous apporter des opportunités d’emploi (ou d’affaires pour les freelance).

Ayez une utilisation intelligente de LinkedIn!

Le problème aves les réseaux sociaux est toujours le même: un nombre non négligeable d’utilisateurs n’a aucune idée de quoi en faire, et se contente de collectionner les contacts. Avoir 30 000 suiveurs n’est pas difficile dans l’absolu, mais hormis avoir la plus longue (liste de contacts), cela n’a pas d’intérêt, sans les interactions avec ce “réseau”. Votre objectif doit être d’attirer des profils qualitatifs, et de faire en sorte que les profils-cibles acceptent vos invitations. Nous verrons dans un prochain article comment accepter, refuser, mais aussi purger vos contacts.

Quel look donner à votre LinkedIn?

LinkedIn est une extension naturelle à votre CV, qui va fournir des détails et des preuves de ce que vous avez prétendu faire (pré-tendre: étymologiquement, suivi d’un verbe sous forme infinitive, signifie “avoir l’intention de”, “espérer pouvoir faire”). Aussi votre profil doit-il à la fois répondre à certaines questions, mais aussi ouvrir les portes à des “questions d’entretien”, celles que vous souhaitez aborder…

De manière générale, les plateformes sociales de l’Internet sont le royaume de la bien-pensance: les discours sont lisses, et vont tous dans le même sens. Les modes s’y succèdent, et chaque année voit surgir un ou une gourou toute neuve. Une année, il est trendy d’être favorable aux entreprises apprenantes, puis à l'”empowerment“, on y parle beaucoup de “work / life balance“, et tout cela est… Un bullshit intégral: ces plateformes sont un premier janvier sans fin avec son cortège de bonnes résolutions, jamais appliquées…

Non, je ne vous propose toujours pas d’abandonner LinkedIn, mais d’y travailler en conscience. Pourquoi pas d’ailleurs, puisque le mindfulness, la pleine conscience, est à la mode depuis  2019! Alors, prenez en compte le politiquement correct de votre secteur d’activité, et arrangez-vous pour rester dans ses limites: quelques accrocs (sans gravité), qui vous permettront de présenter rebelle, seront acceptés. Attention toutefois: on peut pimenter un peu son profil, mais le poivre noir est déjà borderline et le piment oiseau, quant à lui, est tout bonnement inacceptable…

Pas de regret à avoir, votre intégrité morale est sauve. Ce que je propose, c’est de créer votre propre “storytelling” (en français “manipuler”) afin de prendre les entreprises à leur propre jeu. Car vous voulez certainement qu’une entreprise vous recrute, comme salarié ou freelance, n’est-ce pas? 

Bannière, photo, et titre du profil.

Votre bannière doit représenter de manière imagée (forcément) et allégorique soit la façon dont vous vous projeter dans votre vie professionnelle, soit comment vous envisagez votre métier (ce qui revient au même). Encore une autre manière de le dire: votre bannière est la déclinaison en image de votre proposition de valeur (que vous avez du définir grâce à cet article).

Votre photo doit être la même que sur vos autres moyens de communication, y compris sur votre CV (je suis partisan de la photo sur le CV, nous en reparlerons). Deux solutions. Primo, la version politiquement correcte actuelle, qui consiste à prendre un pose “volontaire” (air assuré, buste un peu penché vers l’avant) et cool (pas de veste ou de cravate, pas de tailleur): Casual Everyday! Et si vous souhaitez vous affranchir de ces co… convenances, choisissez une photo naturelle, sur laquelle vous avez aussi un sourire (ou un rire) naturel: elle peut avoir été prise dans une situation professionnelle voire personnelle, l’important dans cette hypothèse étant qu’elle ait été prise à votre insu, sans poser. Veuillez noter que les audacieux pourront tout à fait, selon moi, utiliser un avatar: c’est utile si vous ne trouvez pas de bonne photo de vous-même, ou si vous souhaitez sortir du lot!

Votre titre doit ne pas être l’intitulé de votre poste recherché ou actuel, puisque c’est à cet endroit que vous devez inscrire votre proposition de valeur. Pourquoi? Eh bien, d’une part parce que vous devez garder votre attention et votre énergie à des choses qui en valent la peine, et que changer son intitulé de poste à chaque changement de situation professionnelle n’en fait pas partie. Par ailleurs, un intitulé de poste ne dit rien de vous, et particulièrement pas en quoi vous êtes différent des autres. Une bonne proposition de valeur sera beaucoup plus indicative mais aussi attractive.

La rubrique “infos”

Le travail préparatoire à la proposition de valeur est vraiment la pierre angulaire de mon coaching. Aussi, vous ne serez pas très étonnés que le travail fait nous serve, une fois de plus.
La rubrique “infos” va:

  1. dans un premier paragraphe, détailler votre proposition de valeur: qu’est-ce que vous faites bien et que vous proposez à un recruteur (de salariés, de freelance, ou de fournisseurs). C’est ce que les entreprises proposent comme vision.
  2. dans un second paragraphe, comment vous le faites: quelles sont vos techniques, vos moyens pour opérationnaliser votre proposition de valeur. C’est la mission.
  3. enfin, pourquoi vous le faites: quelles sont les valeurs qui sous-tendent votre action, et comment celles-ci se manifestent sous forme de qualités perso-professionnelles. C’est la partie valeurs du triptyque typique…

Une astuce: vous devez définir entre dix et quinze mots clés qui vont structurer votre fameux storytelling. Assurez-vous de les intégrer dans le texte, et pour les plus retords d’entre vous, il est tout à fait possible d’intégrer un dernier paragraphe constitué de mots clés en #…

Expérience et éducation

Cette rubrique est en général la plus rébarbative des profils que je lis. J’ai toujours l’impression que les candidats croient que tout le monde connait les entreprises dans lesquels ils sont passés. Ce qui est faux, bien entendu: d’une part, les PME ou TPE sont majoritaires, et il est rare que même en étant du secteur d’activité, on les connaissent toutes, et d’autre part les grandes entreprises sont souvent (mal) connues par leurs produits. De plus, le service que vous avez géré ou dans lequel vous avez travaillé n’est pas forcément représentatif de ce que produit votre entreprise passée…

Alors:

  • prenez une à deux lignes pour présenter l’Entreprise ou l’Ecole: que fait-elle ou quelle est sa proposition de valeur ou quelle est / quelles sont ses réalisations les plus marquantes? Vous pouvez indiquer son Chiffre d’Affaires, le nombre de ses salariés ou étudiants…
  • quelles étaient vos missions? Pourquoi faire vous payait-on? (Et si vous ne le savez pas… Il y a un problème!) Ou qu’alliez-vous y apprendre?
  • quels ont été vos résultats (chiffrables, tant que possible). Il faut pouvoir quantifier ce que vous avez apporté aux entreprises précédentes, pour que le lecteur puisse envisager ce que vous pourriez lui apporter, à lui.
  • enfin, dernier point, qui va montrer que vous savez prendre un recul positif sur votre expérience: indiquez en quoi cette expérience vous a fait grandir ou quelle est la leçon de vie que vous en avez tiré?

N’hésitez pas non plus à illustrer et à lier chaque expérience avec la page professionnelle de l’organisation, un lien vers son site, des médias montrant ce que vous y avez fait…

Compétences et recommandations

Pour cette section de votre profil, n’oubliez pas que LinkedIn vous demande d’en mettre trois en avant; pensez donc à mettre celles qui vous seront utiles! Par ailleurs, n’oubliez pas de demander à vos anciens collègues, supérieurs ou clients de recommander vos compétences: le service minimum consistera à cliquer sur les compétences qu’ils vous reconnaissent, et le top sera qu’ils écrivent un petit texte mettant en valeur ce qu’ils ont apprécié dans le fait de travailler avec vous.

Et si vous souhaitez un petit “hack”, n’hésitez  pas à vous rendre dans la boutique pour acheter mon ebook (en précommande):
ShaoLin-kedIn, faire décoller sa carrière grâce à UN réseau social
(0.99€ TTC)

Réalisations

Cette section vous permet de mettre en avant différents aspects de votre personnalité qui, bien entendu, pourraient intéresser un employeur: les langues que vous étudiez / parlez, les publications, brevets, les prix obtenus, les projets et les cours suivis… Il y a aussi a possibilité d’indiquer (“organisations”) les clubs dans lesquels vous pratiquez vos loisirs…

Il s’agit bien entendu de mettre en lien ces réalisations avec votre objectif professionnel, ainsi qu’aux compétences techniques (hard skills) ou sociales (soft skills), qualités personnelles et valeurs que vous souhaitez mettre en valeur. Vos réalisations viennent soutenir vos propos, elles ne sont pas une manière de faire du remplissage! 

Intérêts

Il ne s’agit pas ici de parler de vos intérêts extra-professionnels (“vélo, lecture, cuisine”: la marque des champions!) Mais des entreprises et des influenceurs qui vous intéressent. Pas forcément des gens que vous “aimez bien”, mais qui ont un intérêt pour votre activité professionnelle. Là aussi, mettez vos intérêts  en accord avec ce que vous “vendez” sur votre profil, et évitez les politiciens!

Le minimum, quand vous faites une candidature, est d’avoir l’entreprise à laquelle vous postulez dans vos intérêts. A moins que vous ne soyez candidat auprès d’entreprises qui ne vous intéressent pas, ce qui vous promet une grande carrière!

Et ensuite?

Il vous reste désormais à créer des publications (posts et articles), à animer votre réseau, et à rentabiliser votre profil. N’oubliez pas que vous avez toutes les chances de changer d’emploi, voire de métier, plusieurs fois dans votre vie: n’abandonnez pas votre profil LinkedIn quand vous êtes en poste! Continuez à alimenter votre fil d’actualités, postez, écrivez des articles, et invitez de nouvelles relations.

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